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Alix au cœur d'une civilisation oubliée et en danger

Alix et Enak pour la première fois au cœur de la civilisation minoenne.
Dans ce nouvel album de la célèbre série de Jacques Martin, Alix voyage pour la première fois au cœur de la civilisation minoenne. Les auteurs de cet album, Marc Jailloux et Roger Seiter, ont réalisé un travail important pour parler de cette civilisation jamais évoquée dans les albums précédents, tout en abordant des thèmes et problématiques de notre monde contemporain : l’écologie, la menace dictatoriale et l’égalité.
Au cœur de la civilisation minoenne
Si la série Alix se déroule essentiellement dans la Rome du milieu du premier siècle av. J.-C., elle ne se contente pas de nous décrire la civilisation romaine. Car ses héros voyagent beaucoup, et à travers la quarantaine d’albums d’Alix publiés à ce jour, ils nous font découvrir les civilisations gauloise, grecque, mycénienne, égyptienne, parthe, perse, carthaginoise, étrusque et même chinoise.
Mais parmi les grandes civilisations de l’Antiquité, il y en a une à laquelle Alix et Enak n’ont jamais été confrontés, c’est la civilisation minoenne. C’est le sujet que les auteurs ont choisi d’aborder dans Le Royaume interdit, avec une question à laquelle ils ont essayé de trouver une réponse : que serait devenue cette civilisation si elle avait continué à évoluer et quelles auraient été ses relations avec la puissante République romaine ?
Marc Jailloux et Roger Seiter ont réalisé de nombreuses recherches historiques et archéologiques pour reconstituer la civilisation minoenne dans ce nouvel album. Comme on peut le voir sur ces deux planches, le dessinateur effectue un travail conséquent de documentation pour les fresques, les objets et les costumes.
Exemples de documents utilisés par Marc Jailloux.
Le Royaume interdit, une aventure d’Alix qui aborde des problématiques très contemporaines
La surexploitation des ressources naturelles par l’humanité et leurs conséquences politiques
Les aventures d’Alix sont des fictions se déroulant au milieu du premier siècle av. J.-C., mais cela n’empêche pas d’aborder dans les albums des sujets qui peuvent avoir une résonance plus contemporaine.
C’est le cas du Royaume interdit qui traite du problème de la surexploitation des ressources naturelles par l’humanité et des conséquences politiques d’un tel abus. L’hypothèse de départ de l’histoire est la suivante : vers 1 500 av. J.-C., peu après l’explosion catastrophique de l’île de Théra, une partie du peuple minoen a embarqué sur des navires pour mettre cap à l’ouest afin de fuir ce bassin méditerranéen désormais inhabitable. Leur projet est d’explorer l’océan au-delà des Colonnes d’Hercule, c’est-à-dire le détroit de Gibraltar, pour trouver une nouvelle patrie et s’y établir.
C’est ainsi que les Minoens fondent le royaume de Kamarès dans un lointain archipel situé au milieu de l’Atlantique (certains lecteurs songeront probablement à l’archipel des Açores mais ce n’est jamais précisé dans le récit). Le nouveau royaume se développe paisiblement durant des siècles en évitant soigneusement d’établir la moindre relation avec les mondes méditerranéen ou africain. Durant des lustres, le royaume de Kamarès prospère et s’enrichit. Mais l’archipel dans lequel il s’est installé n’est pas très grand. Il compte moins d’une dizaine d’îles et avec une population qui se développe, il finit par être trop exigu.
C’est là le véritable sujet de l’album. Comment une civilisation brillante mais isolée, qui a épuisé ses ressources naturelles, peut-elle survivre dans un environnement géographique limité ? Dans une telle situation, l’isolationnisme musclé et agressif qui a longtemps été la règle est-il encore possible et souhaitable ? Faut-il se résoudre à s’ouvrir au monde extérieur avec le risque d’être absorbé ou dominé par ce dernier ? Ou alors, faut-il trouver d’autres solutions encore plus radicales ? Et dans ce cas, comment un royaume où régnait jadis la paix sociale, la justice et l’équité va-t-il évoluer ? Comment le pouvoir va-t-il s’y prendre pour réguler la population afin d’adapter le nombre d’habitants aux ressources réelles ? Et dans ces conditions, le risque majeur n’est-il pas de sombrer dans l’obscurantisme conservateur et la tyrannie ?